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INTERVIEW DU DOCTEUR GREGOIRE COZON, IMMUNOLOGISTE A LYON -

nterview du Dr Grégoire Cozon, immunologiste

 
 
 
Le Dr Grégoire Cozon, immunologiste à l’hôpital Edouard 
 
Herriot de Lyon, est l’un des principaux spécialistes du Syndrome
de Fatigue Chronique. Une maladie à part entière, très invalidante,qui touche une personne sur 200 dans les pays industrialisés.
Dont 80% de femmes.
 
Docteur Grégoire Cozon, immunologiste
 
 
Comment sait-on que l’on est atteint du syndrome de fatigue chronique (SFC) ?
 
Deux critères majeurs doivent mettre la puce à l’oreille :
 
1. Un épuisement qui dure plus de 6 mois, sans aucune cause (ni pathologie, ni dépression)
 
 
2. Les patients doivent décrire au moins quatre des huit critères mineurs suivants :
 
 
  • des troubles neuro-cognitifs (trous de mémoire, difficulté à se concentrer, irritabilité)
  • des maux de gorge à répétition
  • des ganglions dans le cou ou sous les aisselles
  • des douleurs articulaires des douleurs ou courbatures musculaires
  • des maux de tête un sommeil non réparateur
  • une fatigue durant plus de 24h après un exercice modéré.
 
Ce sont par exemple des gens qui mettent 3 jours à se remettre d’une petite balade du dimanche
en famille. Ces malades présentent les symptômes d’une grippe, 365 jours par an ou presque.
Ce syndrome est très proche, voire associé, à un autre syndrome : la fibromyalgie.
 
Que sait-on des causes de cette maladie ?
Elle est, pour moi, liée à un emballement du système immunitaire consécutif à une infection virale,
un vaccin, un traumatisme ou une intervention chirurgicale : l’organisme de ces personnes cesse
de tolérer les levures et les bactéries présentes naturellement dans l’intestin (100 000 milliards
de bactéries). Les malades décrivent d’ailleurs pour la plupart une colopathie, le syndrome du colon irritable.
 
Comment ces patients sont-ils pris en charge ?
Avec le syndrome de fatigue chronique, les médecins sont placés face aux limites de leur art…
Pour beaucoup de mes collègues, une maladie qui ne peut être mesurée cliniquement ou biologiquement n’existe pas. Aussi la plupart des patients que je suis (plus de 2000 à ce jour) me sont adressés pour une fibromyalgie. Ou pour une dépression, alors qu’il n’en est rien et que les anti-dépresseurs les aggravent.Pour être pris en charge par la Sécurité Sociale, les « fatigués chroniques » – qui parfois ne peuvent plus travailler – sont souvent déclarés comme dépressifs.
 
Il n’existe pas de traitement. Mais existe-t-il des moyens de soulager les symptômes ?
Bien sûr ! J’ai beaucoup de patients qui vivent bien avec la maladie. La priorité est d’améliorer l’état de leur intestin pour éviter de le charger en levures. Les aliments qui en contiennent (fromages bleus, fruits abîmés, charcuterie froide, restes conservés au frigo…) sont à éviter.
De même que les sucres sous toutes leurs formes (sauf le miel) et l’amidon des farines de blé, qui nourrissent les levures, éléments devenus centraux dans l’alimentation moderne : en deux siècles, notre consommation annuelle de sucre est passée de 1 à 70 kg en France !
L’apport de probiotiques et la consommation à doses progressives d’antifongiques naturels comme l’extrait de pépin de pamplemousse sont également très efficaces.
 
Pour en savoir plus :
« Fatigue chronique » de Grégoire Cozon – Editions Larousse – 2005,
« Le syndrome de fatigue chronique »  G. Cozon Edition Michel Servet 2004

 

Tag(s) : #Articles
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